Sommaire n°16 - Juillet 2023 :

Comment lire une carte IGN ? Lire l'article

Tente 1 place spacieuse : c’est possible ? Lire l'article

Le chien de protection et son troupeau : comment se comporter ? Lire l'article 

 

 

 Comment lire une carte IGN ?

  

Vous en avez assez de suivre un topo-guide avec la rando déjà tracée ? Vous souhaitez apprendre à vous orienter pour ne plus vous perdre, pour adapter votre itinéraire ou bien pour découvrir de nouveaux espaces naturels ?

Maxime de Rayonrando vous explique comment lire une carte IGN, c’est-à-dire :

  • Comprendre l’utilité des différents symboles et légendes.
  • Savoir se repérer et s’orienter.

  

En préambule : le matériel

 

Boussole et altimètre ? Ils ne sont pas toujours indispensables mais souvent bien pratiques :

 

Quelle carte IGN choisir ?

 

Chez Rayonrando, nous vous suggérons fortement de prendre les cartes TOP25 à l’échelle 1 :25 000, c’est-à-dire que 1 cm représente 250 m. C’est l’échelle la plus petite et donc la plus précise, complète et facile à lire.

Les autres cartes (1 :50 000 ou plus) sont intéressantes à la maison pour préparer une randonnée en ayant une vue d’ensemble.

Vous aurez parfois le choix entre la version papier, qu’il vaut mieux ranger dans un porte-carte, ou la version plastifiée. La version papier suffit pour faire un trek dans un massif où vous ne reviendrez pas de si tôt. Elle s’abime assez vite aux pliures mais est facile à manipuler. Pour un usage répété, la version plastifiée, plus onéreuse, est intéressante car très résistante à l’humidité et aux déchirures.

 

Apprivoiser la légende

 

Les différents symboles et légendes permettent :

  • De se repérer visuellement.
  • D’identifier les difficultés et dangers de certains passages.

 

1 - Reconnaitre les types de voies pour anticiper les difficultés éventuelles.

 

Dans cet exemple, en vous rendant des Maisonnettes au dolmen près des Frasses, vous emprunterez la plupart des types de voies :

  • Les voies carrossables en blanc ; avec 2 traits noirs continus, c’est une route bitumée, avec des pointillés, c’est un chemin carrossable non bitumé, donc parfois difficile d’accès aux véhicules trop bas.
  • Les sentiers et chemins pédestre en noir ; avec un trait noir continu, c’est un chemin en principe bien visible au sol car suffisamment emprunté ; mais avec des pointillés attention : c’est un sentier qui peut être recouvert par la végétation, au point de disparaitre complètement. Second point de vigilance : rien n’indique que le sentier soit balisé des Maisonnettes à Montcudey.
  • Les voies balisées en rouge. Le trait peut être :
  • Epais pour indiquer un GR (Grande Randonnée) ou GRP (Grande Randonnée de Pays) ; plus fin pourra indiquer un PR (Petite Randonnée) par exemple.
  • Continu pour indiquer un itinéraire principal, toujours sur sentier, chemin ou route. Discontinu, pour indiquer une variante avec potentiellement des hors-sentier.

A noter, que des sentiers peuvent être balisés sans apparaître en rouge sur la carte (sentier communal par exemple).

  

Attention à ne pas confondre les lignes discontinues avec des points et celles avec des tirets : elles signalent un passage délicat à éviter avec des personnes ayant des difficultés à marcher ou sujettes au vertige par exemple.

En identifiant les sentiers potentiellement non balisés et mal tracés vous pouvez anticiper des difficultés éventuelles et un temps de parcours qui peut être plus long que sur les sentiers bien tracés.

  

2 - Les courbes de niveau pour anticiper difficultés et temps de parcours

  

Sur une carte au 1 :25 000 voici comment lire une courbe de niveau :

  • 2 lignes sont espacées de 10 m de dénivelé.
  • Tous les 50 m de dénivelé, la ligne sera tracée d’un trait plus épais.
  • Le nombre inscrit sur la ligne indique son altitude.
  • Le sens d’inscription de ces nombres vous donne aussi le sens de la pente : le bas du chiffre = bas de la pente.

On peut aussi déterminer si la pente s’annonce raide ou plutôt douce, ce qui permet d’anticiper la difficulté et le temps de parcours : lignes espacées = pentes faibles, lignes serrées = pente forte voir passage compliqué si les courbes sont très serrées.

 

  

Ces courbes de niveau permettent également de repérer :

  • un sommet ou une dépression. Toute ligne orange formant un cercle est un sommet, sauf lorsqu’une flèche va en son centre comme ci-dessous. Il s’agit dans ce cas d’une dépression. Petite astuce : Si vous observez sur votre carte un sommet avec son altitude indiquée, c’est qu’il s’agit du plus haut sommet dans les alentours. Cela peut aider à se repérer si la zone comporte beaucoup de petits sommets.
  • Une zone plate qui peut être propice à un bivouac.

  

3 - Les refuges et les abris : pour anticiper bivouac et intempéries

  

Ils sont symbolisés par une « maison » qui ne sera pas dessinée de la même manière selon le cas de figure.

Dans notre exemple, il s’agit d’un abri, donc en principe toujours ouvert, pour s’abriter en cas d’orage par exemple. Dans le cas d’un refuge gardé ou non-gardé il peut être fermé hors saison. En hiver, il faut vérifier qu’il dispose d’une salle hiver ouverte.

  

4 - La végétation

  

La végétation sera indiquée en vert :

  • dessins verts sur fond blanc = végétation basse ou très aérée.
  • dessins verts sur fond vert = forêts

Vous pouvez vous situez sur la carte en observant les contours des zones de végétation et parfois en distinguant une zone de conifères d’une zone de feuillus.

Dans cet exemple, en étant au point A, vous ne devrez voir que des feuillus autour de vous. Contrairement au point B, où ils seront absents.

  

5- Les cours d’eau et les sources, utiles pour se repérer, indispensables pour refaire le plein.

  

Encore faut-il être sûr de ce qu’on va trouver :

  • Un trait bleu continu = eau présente toute l’année sauf grande sécheresse
  • Un trait bleu discontinu = eau présente temporairement selon la période de l’année

En général, on peut estimer qu’en mai – juin, l’eau sera davantage présente, alimentée par la fonte des neiges et glaciers et pas encore asséchée par la chaleur. Dès juillet, les cours d’eau « en pointillés » peuvent être à secs et ils le sont le plus souvent en septembre.

Mais la situation est variable d’une année sur l’autre selon la météo : pensez à vous renseigner.

   

Savoir lire la carte et s’orienter sur le terrain

 

1 - Le 1er principe est simple : comparer ce que je vois et ce que je lis.

 

Mais encore faut-il orienter la carte correctement :

  • Si vous savez exactement où vous êtes, gardez votre carte dans le sens de la marche, et non dans le sens de lecture des inscriptions.

Cela peut être contre intuitif au début, mais vous parviendrez plus facilement à identifier les éléments autour de vous avec ceux notés sur la carte. Il faudra donc régulièrement tourner votre carte au fur et à mesure de votre progression.

  • Si vous avez un doute, positionnez la carte à l’aide de la boussole de façon à trouver les bons repères visuels (sommet, lisière, bâtiment). L’altimètre peut être utile si vous ne situez pas bien votre sentier sur la carte.

 

2 - Le 2ième principe est qu’à tout moment, vous devez savoir où êtes, et de façon précise si possible.

 

Voici quelques astuces pour éviter de vous égarer :

  • Ne soyez pas flemmard : vérifiez régulièrement votre position.
    Il est préférable de jeter un œil rapide à la carte toutes les 5 minutes pour confirmer sa position. La regarder quand on a un doute, c’est déjà un peu tard, notamment dans des zones « complexes », avec des sentiers non balisés comme ici par exemple, en allant du point A au point B (nombreux sentiers et croisements en forêt).

    Dans les zones « complexes », gardez votre doigt sur votre position sur la carte

  • Si vous avez un doute, il est préférable de rebrousser chemin jusqu’à un endroit connu plutôt que de se perdre complètement. Prendre un « raccourci » quand on n’est pas sur le bon chemin est tentant mais hasardeux.

 

 

Petit exemple avec cet extrait :

Je pique-nique à la Croix du Châtelard et souhaite repartir en direction du Pont de la Cluze.

Voici ce que je peux lire sur la carte et que je confirmerai au fur et à mesure de mon avancement sur le terrain :

  • Je vais prendre une route, pas un petit sentier.
  • Ma route va rapidement avoir tendance à descendre.
  • Je vais progressivement me rapprocher de lignes à haute tension (lignes noires avec points et flèches)
  • Mon sentier balisé reprend à partir d’une épingle bien marquée.
  • Ce sentier balisé se dirige vers une zone boisée et un pont.

 

 

En conclusion :

 

Savoir lire une carte ne suffit pas :

  • Pensez à étudier votre parcours sur la carte avant de partir afin d’identifier les difficultés éventuelles.
  • Sur le terrain, repérez-vous régulièrement pour confirmer votre position, avant même d’avoir un doute.

En un mot : anticipez ! Cette discipline est le meilleur moyen de randonner sans se perdre.

Enfin, ayez tous les moyens pour vous retrouver ou contacter les secours en cas de perte prolongée (gps, téléphone portable chargé, sifflet…).

Rayonrando vous souhaite de belles randonnées, balisées ou non !

 

 

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 Tente de randonnée 1 place spacieuse : c’est possible ?

  

Et bien : non !  Si vous voulez vraiment être à l’aise en randonnant seul, une tente 2 places sera bien plus agréable.

Voici un article particulièrement bref me direz-vous. C’est sans compter avec mon sens de la nuance, qui m’oblige à vous en dire plus et à vous proposer quelques solutions.

   

Tout d’abord, si vous choisissez une tente une place, c’est probablement pour une des raisons suivantes : porter léger, porter compact, avoir une emprise au sol réduite qui permet de trouver facilement un coin de bivouac, être discret dans la nature, ou encore réduire le budget par rapport à une 2 place équivalente.

Dans ce cas avoir une tente « spacieuse » n’est sans doute pas votre priorité. Connaissant votre niveau d’exigence, vous pourriez toutefois vouloir une tente « assez » spacieuse ou « confortable ».

  

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 Le chien de protection et son troupeau : comment se comporter ?

  

Passer à proximité d’un troupeau lors d’une randonnée en montagne, certains voient ça comme un agréable moment, là ou d’autres redoutent cet instant à proximité de bêtes pouvant atteindre notre taille. Mais la crainte est souvent déclenchée par la présence du chien de protection.

 

Une situation assez fréquente qui pose des questions :

  •          Qu’est-ce qui différencie le chien de protection du chien domestique ?
  •          Pourquoi un chien de protection est présent au sein du troupeau ?
  •          S’il court vers nous en aboyant, est-ce dangereux ?
  •          Que faire si je rencontre un de ces chiens ?

 

Maxime de Rayonrando répond à ces questions pour tordre le cou à des idées reçues et faire de cette expérience une rencontre sereine.

 

  

Qu’est-ce qui différencie le chien de protection du chien domestique ?

 

Sa différence principale est son aptitude à la protection, transmise en partie génétiquement, mais surtout par l’attachement au troupeau et l’éducation réalisée par l’éleveur ou le berger.

Le chien de protection est réellement attaché à son troupeau. Ce lien affectif se réalise dès le plus jeune âge du chien, car celui-ci vit et nait avec le troupeau. Il est donc évident que ce chien souhaite défendre ce qui représente sa famille.

Le chien de protection est également très autonome, contrairement au chien de conduite (pour diriger le troupeau) qui obéit au doigt et à l’œil du berger. Cet attachement et cette autonomie font qu’il est souvent difficile d’intervenir pour le berger en cas d’affrontement.

 

Pourquoi un chien de protection est-il présent au sein du troupeau ?

 

Vous tomberez parfois sur des troupeaux sans aucun chien. Mais dans d’autres cas, ces toutous montagnards seront bien présents. Et s’ils veillent nuit et jour sur leur troupeau c’est bien pour la sécurité de celui-ci et non pour attaquer tout ce qui bouge.

Bien souvent pour l’éleveur, le troupeau représente toute sa vie. Chacune des bêtes a autant une valeur financière que sentimentale. Perdre des bêtes peut avoir des conséquences importantes sur l’activité et la vie de l’éleveur.

Les menaces qui pèsent sur le troupeau sont diverses : un ours, un loup ou un humain… Il est primordial d’assurer la sécurité et la tranquillité du troupeau. C’est là que le chien de protection intervient. Pour un prédateur comme le loup, un troupeau de moutons représente une telle quantité de « nourriture » que cela créé une excitation pouvant parfois l’amener à tuer plus que ses besoins vitaux. L’éleveur a donc besoin de ce chien, non pour tuer le loup, mais pour protéger le troupeau de ces prédateurs.

 

 

S’il court vers nous en aboyant, est-ce dangereux ?

 

Aussi impressionnants soient-ils, des chiens de protection comme le célèbre Patou, ne sont pas dressés pour attaquer mais pour dissuader les intrus de s’approcher du troupeau.

Ce n’est donc pas un chien d’attaque, mais ce n’est pas un chien de compagnie non plus. Inutile donc de vouloir jouer à la balle avec lui, si l’idée vous venait pour détendre l’atmosphère…

De par sa carrure, sa simple présence suffit à dissuader de potentiels prédateurs ou intrus de s’approcher. Mais si la proximité avec le troupeau devient importante, alors il se doit de réagir pour arrêter net la progression de l’intrus. Tout simplement en fonçant droit dessus et en aboyant de façon puissante. Le chien de protection vient indiquer la limite à ne pas franchir.

C’est seulement si l’intrus persévère à progresser vers le troupeau ou se montre agressif qu’il peut y avoir une confrontation directe.

 

Que faire si vous rencontrez un chien de protection ?

 

La plupart des accidents sont dû à un comportement humain inadapté face au chien.

Entre le moment où vous apercevez le troupeau jusqu’au possible contact avec le chien, voici les comportements à adopter pour continuer sereinement sa randonnée :

 

  • Contourner largement et autant que possible le troupeau. Cela évite bien souvent la confrontation avec le chien. Et sortir parfois des sentiers battus peut s’avérer agréable.
  • Si le contournement s’avère compliqué, vous devez vous signaler aux chiens. Il faut savoir que ces chiens travaillent activement la nuit. Ils ont donc parfois besoin de se reposer le jour. Alors évitez de les surprendre en plein dans leur sommeil. En vous faisant entendre au loin, vous n’allez pas créer de panique. Le chien va se mettre à aboyer puis venir à votre rencontre.
  • A cet instant, gardez en tête que ce gros chien vient vous dissuader mais aussi vous identifier. Il sera à même de distinguer si vous êtes une menace ou non.
  • A l’approche du chien : arrêtez-vous et faites face au chien, mais ne le regardez pas dans les yeux au risque d’être interprété comme un défi. Parlez-lui calmement, félicitez le d’avoir bien fait son travail de protection. Pour vous aider à garder votre calme et conserver votre distance avec lui, mettez un objet entre vous et le chien(veste, casquette…). En tendant cet objet vers lui, cela permet au chien de rentrer en contact avec nous via l’objet et non directement avec vous.
  • Le chien finira par vous identifier comme n’étant pas une menace et se calmera. Poursuivez alors tranquillement votre chemin.
  •  

 

Voici également les comportements à éviter absolument au risque de lancer une confrontation :

 

  • Marcher vers le chien
  • Jeter des cailloux
  • Crier sur le chien en soutenant son regard
  • Brandir un bâton en le menaçant

 

Et si je randonne avec un chien de compagnie ?

 

Le chien de protection peut assimiler votre chien à un prédateur.  Tenez donc votre chien en laisse et lâchez-le s’il y a une interaction avec le chien de protection. Ils régleront la situation entre chiens.

 

 

Et si je dois m’approcher d’un troupeau sans chien de protection ?

 

Avec ou sans chien de protection, gardez bien en tête que les bêtes n’apprécient guère être stressées.

Marchez calmement, contournez si possible, ne les surprenez pas. Certains cas demandent davantage de vigilance :

  • La présence d’un taureau : contournez très largement.
  • La présence d’une vache avec son petit : contournez au maximum.

 

En conclusion :

 

La rencontre d’un chien de protection et son troupeau a toutes les chances de bien se dérouler à partir du moment où l’on comprend pourquoi ce chien est ici, comment il se comporte et quels sont les gestes à adopter lors de sa rencontre.

Une attitude calme, posée et un comportement adapté permettent au randonneur et à l’animal de se comprendre et d’éviter les tensions. A vous de lui montrer que vous êtes une randonneuse ou randonneur pacifique et respectueux, qui ne fait que passer.

Par contre vous pouvez regarder le berger dans les yeux, sans lui tendre votre casquette : s’il n’est pas occupé, en général il aime bien discuter.

 

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