Avoir de l’eau potable
en randonnée

  

Trouver de l’eau potable en randonnée est parfois une vraie difficulté, soit parce que les points d’eau manquent, soit parce que l’eau accessible est non potable ou douteuse. Si on peut se priver de nourriture quelques temps, manquer d’eau durant l’effort devient très vite un problème puis un danger.

Dans cet article, je vous propose quelques idées et bonnes pratiques pour avoir de l’eau potable en randonnée.

  

  

Solution 1 : trouver de l’eau déjà potable

Solution 2 : purifier une eau « douteuse »

  

Trouver de l’eau déjà potable :

  

Le mieux, mais pas toujours le plus simple, est de prendre de l’eau là où on est relativement sûr qu’elle soit potable.

Pour trouver de l’eau potable, plusieurs pistes :

 

En montagne :

Vous ne trouverez pas d’eau traitée, mais il est possible de trouver de l’eau buvable à des endroits bien identifiables :

  • au refuge gardé. Il y a nécessairement de l’eau potable accessible. Mais seulement si le refuge est ouvert. S’il est fermé, il faut se renseigner avant.
  • près d’une cabane de berger. Si une cabane héberge un berger, il y a probablement une source d’eau à proximité. Mais ce n’est pas certain ou pas toujours visible. De plus, en l’absence du berger, la source canalisée peut être fermée et la vanne n’est pas forcément visible.
  • à une source canalisée. En général, si vous découvrez une jolie source canalisée en bord de sentier, il y a de bonnes chances qu’elle soit buvable. Je vous recommande toutefois de regarder sur votre carte ce qu’il y a au-dessus : s’il y a des alpages (donc potentiellement des animaux) ou des habitations soyez prudent et traitez l’eau.

Dans tous ces cas de figure, en cas de doute : traitez l’eau.

 

  

Près des habitations :

  • Dans un village, le débit de boisson le plus proche est le cimetière. Il y a toujours un robinet accessible pour les fleurs.
  • Près d’une maison ou d’un café, demandez simplement si vous pouvez remplir votre gourde. On ne m’a jamais dit non. En bord de route ou sur un parking, un camping-car pourrait aussi vous dépanner (avec le risque de récupérer une bière bien fraiche, mais qui ne tente rien…).

   

Purifier une eau douteuse ou non potable :

   

Le plus sûr est de puiser une eau la moins douteuse possible. Pour cela, voici les précautions à prendre avant de purifier l’eau :

A éviter :

  • Evitez les eaux stagnantes qui peuvent constituer un joli bouillon de culture. Evitez les eaux turbides ou franchement boueuses.
  • Mais évitez aussi l’eau qui sort directement du glacier : peu minéralisée et froide, elle peut aussi générer des diarrhées si vous en buvez abondamment.

A privilégier :

  • Prélevez donc de l’eau courante et aussi limpide que possible.
  • Mais pensez toujours à regarder sur votre carte d’où elle peut venir. Là encore, s’il y a des alpages ou des habitations au-dessus, ne prenez pas de risque : traitez l’eau. S’il n’y a qu’une paroi rocheuse, c’est plus sûr.

D’une façon générale, vous êtes moins exposé aux diarrhées si vous buvez une petite quantité que si vous avalez en grande quantité une eau contaminée.

 

  

 

Il faut ensuite purifier l’eau :

La purification permet d’éliminer les micro-organismes qui causent l’essentiel des troubles du système digestif. Par contre aucune filtration courante ne vous assure d’éliminer les produits toxiques. Même les filtres à charbon n’ont qu’un effet limité (ils ne filtrent que partiellement et servent surtout à atténuer le mauvais gout).

   

Je reviendrai dans un article spécifique sur la purification de l’eau dans le détail, mais il existe plusieurs méthodes :

  • Les pastilles de micropur (ou hydroclonazone). Elles font partie de l’équipement de base obligatoire, même si vous n’avez pas l’intention de les utiliser. Elles détruisent tous les micro-organismes (y compris les virus) et il faut attendre un peu avant de boire (souvent en ½ heure).
  • Les filtres à UV : pratiques pour purifier de l’eau claire, ils détruisent eux aussi les micro-organismes en 1 minute. Cela convient pour un petit volume. Ca ne fonctionne pas avec une eau turbide. C’est bien pour boire régulièrement durant la balade, mais ce n’est pas pratique si vous avez besoin de plusieurs litres d’eau.
  • Les filtres-gourde, très en vogues, ils permettent de purifier de petites quantités d’eau, sans réaction chimique, et sans délai. Ils éliminent bactéries et protozoaires mais ne vous garantissent pas totalement contre les virus. Intéressants en France pour boire durant la marche, mais pas suffisant pour les zones tropicales par exemple.

 

 

  • Les filtres mécaniques : ils permettent de traiter de plus grandes quantités d’eau, y compris les eaux boueuses, pour obtenir une eau limpide, sans bactérie ni protozoaire (avec la même réserve pour les virus).
  • En cas de gros doute, ou en zone tropicale, il faut cumuler le filtre et le micropur.
  • Le réchaud ! Faites bouillir l’eau à gros bouillon 1 à 5 minutes (selon l’altitude ou on se trouve) : ça consomme pas mal de gaz, donc c’est une solution de dépannage.

Vous n’avez rien de tout ça ? C’est mal ! Voici une astuce : vous pouvez réduire les risques en exposant votre eau, claire uniquement, dans une bouteille transparente au soleil. Comme pour les filtres à UV, l’action des UV va peu à peu détruire les micro-organismes et réduire le risque (sans doute pas totalement donc prudence).

  

En conclusion :

 

Pour avoir toujours de l’eau potable en randonnée, je vous conseille donc :

  • Anticipez : repérez sur la carte les sources, cours d’eau, refuges ; prenez un peu plus d’eau si vous pensez affronter un long passage sans eau et demandez des infos aux gens que vous croisez, aux refuges, aux bergers…
  • Soyez prudent : en cas de doute, purifiez l’eau d’une façon ou d’une autre.
  • Si vous êtes assoiffés et que vous ne pouvez pas purifier l’eau, buvez par petites quantités l’eau dont vous n’êtes pas sûr plutôt qu’un grand volume. Et changez de parcours si besoin pour rejoindre le point d’eau le plus proche.
  • Pensez que la défaillance d’une personne peut mettre en danger tout le groupe. Ne jouez donc pas avec le feu…

  

Enfin, ayez en tête que les différentes méthodes protègent des micro-organismes, qui sont le risque principal, mais pas vraiment des polluants. Cela dit, hors plaine, ce sont surtout les micro-organismes qui posent problème.

Personnellement, je pars avec une poche à eau de 2 litres plus ou moins pleine selon le besoin. Mais j’ai aussi une gourde souple d’appoint (de type Liquitainer) de secours pour prendre plus d’eau en cas de long passage à sec ou si j’anticipe un bivouac sans eau.