Sommaire n°14 - Mai 2023 :

  

Randonner en Corse : bien plus que le GR20 Lire l'article

Plats lyophilisés ou cuisine traditionnelle en randonnée ? Lire l'article

Comment devient on accompagnateur moyenne montagne ? Lire l'article

 

 

 

 Randonner en Corse : bien plus que le GR20

 

La Corse, vous en rêvez ? Passez à l’action !

 

Voici quelques topos tirés de 2 séjours en Corse. C’est loin d’être exhaustif mais ça vous donnera quelques infos pratiques et des idées de parcours.

 

Le GR20 et après ?

 

Pour les amoureux de la rando, la Corse ne se limite pas au GR20 !

Certes le GR20 offre de très beaux passages qu’il serait dommage de manquer totalement, mais il peut être aussi surpeuplé… De plus l’interdiction de bivouaquer oblige à camper tous au même endroit, ce qui réduit un peu le plaisir de la montagne et peut créer des « processions » au départ.

Il existe des variantes au GR20 et des points de jonctions avec d’autres GR qui permettent de concocter un parcours original et beau, et d’échapper en partie à la forte fréquentation l’été.

Pour le 2ième séjour, les contraintes personnelles et l’enneigement important nous ont ainsi amené à bâtir des parcours hybrides associant GR20, autres GR, sentiers balisés hors gr et sentiers non balisés. Attention : emprunter un sentier peu fréquenté, c’est aussi le risque de se trouver dans la broussaille ou de ne pas voir de balise.

 

C’est difficile ?

 

Il n’y a pas forcément d’énormes dénivelés, donc rien d’insurmontable de ce côté. Mais ce qui peut faire la difficulté, c’est la nature des sentiers souvent très « caillasseux », en particulier sur le GR20. A la longue, ça use les pieds, ça oblige parfois à avoir un pas irrégulier,  et, sous le soleil, les zones rocheuses, ça chauffe vite ! Ceux qui ont l’habitude de marcher sur des sentiers de terre réguliers peuvent être surpris.

Plus généralement, si vous voulez « faire le GR20 » intégralement, demandez- vous si vous avez l’expérience et la condition pour une randonnée aussi longue.

Les autres GR corses n’échappent pas non plus aux cailloux… A noter, que le cirque de la Solitude, fermé plusieurs années suite à un accident mortel, ne fait plus partie du GR20 et n'est plus balisé ni aménage : c'est un passage dangereux. Ne prenez pas de risques inutiles.

 

  

Infos pratiques :

 

Quand y aller :

Pas mal de gens évitent juillet et aout, pour être moins exposés à la chaleur et à la foule sur le GR20. Cela dit l’affluence sur le GR20 est forte dès le moins de juin. Sur les autres sentiers, c’est calme.  Si vous y allez en début de saison, ayez à l’esprit que l’enneigement peut être encore fort en mai-juin et perturber votre parcours (c’est ce qui est arrivé pour nous). La passage de la brèche de Capitelo n'est pas toujours possibles sans crampons, et même parfois impossibles. Renseignez-vous et sachez modifier votre parcours; il y a tant à voir…

 Vous n’aurez pas ce risque d’enneigement, et peut-être moins de fréquentation en septembre, mais les jours sont plus courts.

En plein été, pensez à des parcours qui passent près des vasques naturelles, où il est si agréable de faire trempette.

  

Transport et accès aux points de départs :

Les temps de déplacement sont assez longs sur les routes de montagne, donc si vous ne restez pas très longtemps, limitez au maximum les transferts.

Si vous n’avez pas votre véhicule, vous avez le choix entre :

Le bus : il existe pas mal de lignes mais souvent avec de faibles fréquences, donc renseignez vous bien à l’avance. Certains bus ne circulent qu’à partir de juillet (par exemple pour accéder à Calenzana, départ du GR20 par le Nord).

Le train n’est pas plus rapide que le bus mais avec un peu plus de fréquence. La ligne Bastia-Ajaccio offre plusieurs arrêts au pied des sentiers ; les plus importants étant Vizzavona, à mi-parcours du GR20, et Corte à l’entrée des vallées de la Restonica et du Tavignano. La ligne Calvi-Bastia permet de se rapprocher du départ du GR20 Nord (cf plus bas).

Le stop : ça marche très bien dans la plupart des endroits (en particulier les petites routes fréquentées par des touristes randonneurs) mais pas à d’autres (sorties de villes notamment). Donc, à réserver aux petits déplacements.

Accès au GR20 : si vous ne faites qu’un demi GR20, vous vous arrêterez à Vizzavona d’où vous aurez un train direct pour Bastia ou Ajaccio. Pour l’accès au GR20 Nord, vous pouvez prendre le train Bastia Calvi. Mais avant juillet, il n’y a pas de bus pour monter à Calenzano : il faut faire du stop (ou à pied) ou prendre un taxi, sauf si un chauffeur de bus vous propose de vous déposer moyennant un petit supplément… Descendre à Calvi pour le taxi, descendre plutôt à Padule si vous voulez tenter le stop ou monter à pied. Accès au GR20 sud : pas fait, pas d’info…

 

Hébergement :

Le bivouac sauvage est officiellement interdit dans le parc régional. C’est bien dommage pour les amoureux de la nature, mais c’est justifié par les risques d’incendie et par l’affluence à certaines périodes. Il est de toute façon exclu le long du GR20 : outre les refuges, il existe des zones de bivouac près des refuges. 

Il y a pas mal de campings aussi dans les zones accessibles par la route.

 

Ravitaillement :

GR 20 : si vous voulez rester absolument sur le GR20, vous ne croiserez pas une épicerie. Il est possible de se ravitailler un peu dans les refuges mais au prix fort. Certains prennent une nuit en chambre d’hôte à Vizzavona (mi-parcours) et s’y font livrer un colis par Colissimo. Si vous ne voulez pas porter et que votre budget vous le permet, vous pouvez aussi prendre petit déjeuner et diner aux refuges.

Si vous prenez d’autres sentiers, passer par un village vous permet de faire le plein à l’épicerie et de voir un autre visage de la Corse.

Les charcuteries et fromages corses vous permettront de concocter des pique-niques savoureux.

 

Quelques parcours :

  

Le GR20 :

Construit en 15 étapes (avec les passages obligés aux refuges et leurs zones de bivouac). Certains doublent des étapes (2 dans la même journée). Il faut dire que certaines étapes sont bien courtes si on part tôt et/où qu’on marche bien. D’autres étapes sont un peu courtes pour la journée, mais trop longues pour être doublées… On n’a pas fait le parcours dans l’ordre, mais on est passé plus ou moins par 5 étapes dans les parcours suivants.

 

Transversale Calanques de Piana-Corte :

Via le sommet Foce d’Orto, les gorges de Spelunca, Evisa, Col de Vergio, Bocca San Pedru, lac de Nino,  les gorges du Taviniano.

Un très beau parcours avec le chaos de roches de Piana, les hauteurs et le lac Nino, les belles gorges de la Spelunca et du Taviniano, quelques passages en forêt et la superbe vue sur la citadelle de Corte. C’est varié et, comme on est très peu sur le GR20, on ne croise quasiment personne : le parcours emprunte le GR Mare et Monti, Mare a Mare Nord, GR20 et des sentiers locaux, parfois non balisés mais nets entre Foce d’Orto et vallée de Porto.

Pratique : bus Ajaccio-Piana (pas le dimanche) ; train à Corte. Ravitaillement possible à Ota (et peut-être Evisa). Camping dans la vallée de Porto (Funtana a l’Ora), zones de bivouac au col de Vergio et près du refuge de la Sega.

 

   

Autour de Corte :

Outre la visite de la ville et de sa citadelle, Corte est un point de départ sympa pour des randonnées en étoile (plusieurs campings) : gorges de la Restonica et montée aux lacs de Melo et Capitello, gorges du Tavignano, Arche de pierre de Corte.

Il est aussi possible de faire une boucle en longeant les gorges de la Restonica et du Tavignano via les lacs de Mélo et Capitello et le refuge Manganu sur le GR20. (3 jours) :

 

J1 : départ de Corte vers les gorges de la Restonica.

Le début est très joli et longe les gorges de la Restonica, mais également la D623 qui va jusqu’à la bergerie de Grottelle. Il est possible de débuter la boucle à partir de cette bergerie.

La montée est raide et rocailleuse mais ça vaut le détour : d’abord le superbe lac de Mélo, puis celui de Capitello.

Il faut ensuite rejoindre le GR20 pour arriver sur la Brèche du Capitello (Bocca Alle Porte, 2200 m, point culminant du GR20) avec une belle vue sur les 2 lacs, et de l’autre côté sur le Monte d’Oro.

Puis, suivre le GR20 qui mène vers le refuge Manganu, après quelques heures de descente dans les pierriers…

 

J2 : du refuge Manganu au refuge de la Sega, le long des gorges du Tavignano.

Cette étape est très jolie et plus reposante que la veille. Elle longe les gorges et permet de se baigner dans de nombreuses vasques, bienvenues pour soulager ses pieds !

Des passages en forêt permettent également d’être un peu moins exposé au soleil, ce qui peut être agréable en plein été.

Le refuge borde une piscine naturelle et comprend une aire de bivouac très vaste, un restaurant, des dortoirs…

 

J3 : du refuge de la Sega à Corte, en suivant le Mare a Mare nord

On arrive sur un sentier antique en enchainant montées et descentes.

Il est possible de se baigner et de se ravitailler en eau à une source bordant le pont de Rossolinu (760m).

C’est ensuite repartit pour de nombreuses montées et descentes, à travers des vues magnifiques jusqu’à  apercevoir la citadelle Bely de Corte, point final de notre boucle.

 

  

Sommet du Rotondo :

Vieux souvenir d’un séjour plus ancien : il y a un abri quelques mètres sous le sommet, où on avait dormi par beau temps estival, pour profiter du coucher et du lever de soleil.

Boucles autour du GR20 Nord :

  • Boucle 1 (2 jours) :

J1 : étape 1 du GR20 depuis Calenzana + ascension du Monte Corrona.

Calenzana, capo Ghiovu, Refuge Ortu di u Piobbu, Monte Corrona

Très joli boucle avec de belles vues sur les sommets et sur la côte.

Le début du GR offre de très belles vues sur le golfe de Calvi. L’après midi, l’ascension du sommet du Monte Corrona (2140 m) au dessus du refuge, permet d’avoir une superbe  vue à 360° et en particulier de voir les principaux sommets d’un côté (encore enneigés en juin) et la côte de l’autre. Le site du refuge est sympa pour le bivouac car, plein ouest, il offre un beau coucher de soleil. Aux périodes de pointes, il faut surement arriver tôt pour avoir de la place…

 

J2 : étape 2 du GR20 + descente à la maison forestière de Bonifatu

Refuge Ortu di u Piobbu , col de Capu Ladroncellu (2087m), Refuge deCarrozzu, maison forestière de Bonifatu.

Après une belle grimpette, on suit un parcours aérien très minéral, qui offre de beaux points de vue.

Après le refuge de Carruzzo, la descente dans la forêt jusqu’à la maison forestière, qui longe souvent le torrent,  est très agréable aux heures chaudes.

Retour en stop à Calvi (et sa belle citadelle).

  

  

  • Boucle 2 (2 jours) :

Joli boucle avec des passages en bord de torrents agréables par temps chaud.

J1 : arrêt sncf « camping Savaggio », mare a mare nord variante puis gr20, refuge  de l’Onda puis gr 20 vers la crête de la Serra di Tenda puis retour au refuge de l’Onda.

Parcours pas fréquenté dans sa première partie. On longe notamment un superbe torrent et on passe au pied de la belle cascade du Meli. La montée sur la crête entre les 2 refuges offre de jolis points de vue sur les sommets.

J2 : étape du GR20 du refuge de l’Onda à Vizzavona (gare sncf).

1ère partie alpine minérale avec un beau point de vue panoramique à la pointe de Muratello (2141 m) puis descente en forêt avec un passage par la très belle Cascade des Anglais. Train à la gare de Vizzavona pour Ajaccio et Bastia.

  

  

Mare a Mare centre :

Nous avons fait cette traversée de Cozzano à Porticcio, sur 2 jours. On peut facilement doubler voir tripler des étapes en marchant bien car elles sont courtes et ne présentent pas de difficultés.

Elle ne présente que très peu d’intérêt : beaucoup de passages dans les châtaigneraies, peu de vues hormis sur les cochons sauvages.

Seule l’étape du Col St Georges à Porticcio vaut le détour, où vous pourrez avoir une vue splendide sur la baie d’Ajaccio.

La fin est très rude et la descente s’effectue dans ce qui s’apparente à un canyon sec, attention aux appuis et aux glissades.

Cet aperçu des randonnées Corse est très partiel  mais il vous montre qu’on peut assez facilement monter des petits circuits en associant les différents sentiers de randonnée.

 

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 Plats lyophilisés ou cuisine traditionnelle en randonnée ?

 

Vous avez l'habitude de votre gamelle de pâtes en randonnée, mais vous vous demandez si utiliser des plats lyophilisés présente un intérêt ? Voici une présentation des principaux avantages et inconvénients de ces plats en comparaison d'une cuisine « traditionnelle » en trek.

 

Les plats lyophilisés sont des plats déshydratés par un procédé de congélation puis déshydratation sous vide d'air. Ils sont ensuite conditionnés sous forme sèche dans des sachets hermétiques. Il faut y ajouter de l'eau (chaude en général) et attendre un quelques minutes pour obtenir un plat prêt à déguster.

Le format le plus courant est un plat de 125 g net, qui devient un plat de 400-450 g une fois réhydraté.

Les avantages des plats lyophilisés en trek :

 

Le poids et la compacité : un plat complet pour 125 g en portion standard et dont le format plat se glisse facilement dans le sac, on comprend vite l'intérêt pour optimiser le poids et le volume de son chargement.

Le rapport poids / apports nutritionnels : les plats lyophilisés sont en général conçus pour être caloriques (souvent de 400 à 500 kCal pour une portion de 125 g). La diversité des aliments permet également d'obtenir les apports nutritionnels d'une nourriture équilibrée.

La diversité, le plaisir : marre des pâtes ? Avec les lyophilisés, le chef vous propose tous les jours un recette différente : recette régionale, cuisine du monde, plat traditionnel, plats végétarien, poisson ou viande. Même chose pour les desserts et les petits déjeuners (avec moins de choix que pour les plats tout de même).

 

La facilité : quelques minutes, pas de vaisselle. Il suffit de chauffer l'eau sans avoir à cuir, puisque les plats sont déjà cuisinés. On mélange bien, on attend quelques minutes. Et on peut manger directement dans l'étui, donc pas de vaisselle. La base de l'étui s'évase : il tient debout tout seul. Difficile de faire plus simple.

L’économie de gaz et d’eau. Dès que l'eau est a ébullition, vous n'avez plus besoin de gaz. Et vous ne perdez pas d'eau de cuisson, ce qui permet d'optimiser votre chargement en eau si vous n'en avez pas sur le lieu de bivouac.

La conservation : protégé dans son sachet, le plat ne risque pas de s'abimer. Il ne craint ni la chaleur ni l'humidité. Vous pouvez stocker un peu à la maison, ça ne périme pas demain (souvent 2 ans de DLC après fabrication). 

 

Les inconvénients des plats lyophilisés en randonnée :

 

Je vous ai fait salivé ? Prenez quand même la peine de lire les lignes suivantes. Il n'y a pas que des avantages. Voici les inconvénients :

La texture : les ingrédients sont souvent coupés en tout petits morceaux : n'espérez pas retrouver l'apparence, ni la texture de la recette faite à la maison. Il faut toutefois relativiser : quand je déguste un … dans la montagne après une journée de marche, je trouve ça délicieux. Si j'en remange de retour à la maison, j'aime moins... Personnellement, j'ai une préférence pour les plats Voyager : je trouve qu'ils ont une consistance plus proche de l'original.

L’assaisonnement : les plats sont déjà assaisonnés. Je n'ajoute jamais de sel ou de poivre, mais je trouve parfois que c'est un peu trop assaisonné. Question de goût...

Ne pas se tromper sur dosage : il faut mettre assez d’eau mais pas trop, sous peine d'avoir un résultat ou trop sec ou trop liquide. En général, il y a des marques de niveau d'eau à l'intérieur qui sont assez fiables. Pour les crèmes dessert, il ne faut surtout pas surdoser. Il faut également bien mélanger en allant bien remuer au fond dans les coins : c'est désagréable de tomber sur une bouché encore sèche.

Une grande cuillère pour ne pas s’en mettre plein les doigts. Pour mélanger, une cuillère longue est pratique, sans quoi on s'en met sur les doigts, et on n'a pas toujours de quoi se laver les mains à proximité. Pour déguster dans le plat, certains conditionnements ont une prédécoupe qui permet de couper l'emballage à mi hauteur, pour manger comme dans un bol.

Les emballages : un ou deux plats par jour et par personne, c'est autant d'emballage à trimbaler dans une poubelle durant la randonnée. Et autant de déchets à jeter.

L'énergie pour produire ? Je n'ai pas de donnée chiffrés, mais le procédé de lyophilisation est forcément plus gourmand en énergie que si je consomme le plat cuisiné sur place.

Le prix. Dans le budget alimentaire du trek, ne vous nourrir que de lyophilisé fera vite monter l'addition. C'est bien sûr moins cher que de s'approvisionner aux refuges, mais nettement plus onéreux qu'une alimentation à base de pâtes 3 minutes et purée.

 

En conclusion :

 

Les plats lyophilisés apportent un vrai plaisir tout en étant pratiques. Dès qu'on part une semaine ou plus, c'est vraiment agréable de manger tous les jours quelque chose de différent, de roboratif, et de bon. Pour moi les avantages l'emportent nettement sur les inconvénients.

Personnellement, je ne porte jamais plus de 5 jours de nourriture. Quand je pars 2 semaines, je prends donc des plats lyophilisés chez RayonRando pour les 5 premiers jours. Ensuite, je me réapprovisionne en épicerie, où on ne trouve pas de lyophilisés (sauf la soupe!), et je bascule sur l’alimentation habituelle en randonnée. En général, je mange froid le midi et je réserve donc soupe et plat lyophilisé pour le diner.

  

 

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 Comment devient on accompagnateur moyenne montagne ?

  

Vous avez sûrement déjà participé à une randonnée organisée par un « guide »… Que ce soit pour découvrir la faune locale, réaliser le tour des Ecrins ou pour une journée en raquettes avec la pause dej’ au coin du feu.

Cette personne, appelée couramment et à tort « guide », était en fait très certainement un AMM : accompagnateur moyenne montagne. A ne pas confondre avec un guide de haute montagne (GHM) qui vous permettra de réaliser des sorties orientées alpinisme.

  

Mais qui se cache derrière ce titre d’AMM ?

Et comment devient-on AMM ?

Maxime de RayonRando nous explique tout et nous fait un retour d’expérience.

 

Un AMM, c’est quoi ?

  

Cette personne qui vous parle avec passion, calme et sourire, est détenteur d’un diplôme d’état spécifique à l’encadrement et l’animation d’un groupe en milieu montagnard, et ce en toute sécurité.

Elle ou il va pouvoir encadrer un groupe pour toute randonnée pédestre et raquette à neige. Et quel que soit le thème ! La randonnée peut être itinérante ou non, sportive, culturelle. Certains peuvent avoir des spécialités (comme la photographie animalière avec des connaissances approfondies sur le loup…).

L’AMM ne vous montre pas simplement le chemin à suivre, il partage avec vous toutes ses connaissances sur le milieu montagnard. Il est aussi bien fourni en anecdotes parfois piquantes !

 

  

Comment devient on AMM ?

  

Il faut suivre la formation dispensée par le CNSNMM (MM pour Moyenne Montagne) à Prémanon dans le Jura (centre de formation principal) afin de valider le diplôme d’Etat AMM.

Mais pas si vite, pour accéder à cette formation, il faut passer un examen probatoire (épreuve pratique + QCM). Et pour se présenter à cet examen, il faut établir un dossier attestant par exemple de la réalisation de 30 randonnées bien précises.

Une rando et un QCM… Facile non ? Pas vraiment. En moyenne, environ 1/3 des candidats accèdent au QCM. Les 2/3 sont éliminés dès l’épreuve pratique.

Autant vous dire que la détermination est de mise.

  

Un QCM sur quels sujets ?

  

Le QCM va balayer 9 thèmes du milieu montagnard, dont par exemple, la faune, la flore ou l’écologie.

Donc cet accompagnateur, c’est un peu une encyclopédie de la montagne sur pattes !

  

L’épreuve pratique, en quoi elle consiste ?

  

C’est une épreuve de marche et d’orientation en terrain varié (une course d’orientation en moyenne montagne).

Objectif : Retrouver 15 à 20 balises dans un ordre imposé et un temps limité.

De nombreuses techniques d’orientation sont mises à l’épreuve pour mener à bien votre course. Calculez le parcours le plus optimal d’une balise à une autre. Gérez vos ressources (physique, eau, nourriture). Adaptez vous au climat (très variable sur une journée en montagne).

 

  

Mais pourquoi c’est si difficile ?

  

Chaque participant à des balises différentes à trouver et/ou dans un ordre différent. Si vous validez une balise qui n’était pas à vous, vous êtes éliminés. S’il vous en manque 1, vous êtes éliminé. Mais ce n’est qu’à la fin de l’épreuve que vous aurez cette info.

L’orientation se fait uniquement avec une carte IGN, une boussole et un altimètre. Oubliez votre smartphone.

 

 

On vous donne un temps maximum. S’il est de 7H, ça veut dire qu’arrivé à 7h00’01 vous êtes éliminé. Chaque seconde compte!

Une météo dégradée ne donne pas droit à une rallonge de temps.

Sachant que l’épreuve est réalisée avec les contraintes d’une rando en autonomie :

  • Sac à dos d’un poids mini de 10kg (hommes) et 7kg (femmes) avec le matériel obligatoire, auquel s’ajoute 2 à 3 kg d’eau et nourriture consommée lors de l’épreuve.
  • Proportion sentier / hors-piste : environ 50% et dénivelé positif 1250 à 1500 m, donc 2500 à 3000 en cumulé.

  

Concrètement, ça se passe comment le jour de l’épreuve ?

  

Ca y est vous êtes convoqués dans la zone de l’épreuve. On vous remet votre dossard numéroté, ainsi qu’une puce pour valider votre passage à chaque balise.

Tard le soir, on vous annonce le lieu précis du départ de l’épreuve. Pour éviter de laisser l’opportunité à certains de faire un repérage la veille de l’épreuve…

Le lendemain matin, très tôt, le jury vous remet votre carte IGN papier avec vos balises à trouver. Dès cet instant, le chrono est lancé. C’est parti pour environ 7h de randonnée particulièrement intense !

 

 

Et toutes les 30 secondes, un participant part, et se retrouve finalement avec 250 randonneurs qui n’ont pas le droit de se parler.

Il ne faut pas traîner, car une première élimination de candidats à lieu si vous passez la 4ième balise après une limite de temps.

Les nerfs sont aussi mis à rude épreuve lorsque l’on est persuadés d’être dans la zone de la balise, mais impossible de la voir… Pas facile de rester lucide sur toute la durée de l’épreuve.

Dévaler des pentes bien engagées, traverser des pierriers, remonter des « murs » comme des pistes de ski noires en plein cagnard, passer des clôtures, des ruisseaux… On ne s’ennuie pas pendant cette épreuve !

Lorsque vous arrivez à la balise finale, éreinté, le « bip » de la puce retentit. L’épreuve est terminée mais vous ignorez si vous l’avez réussi. C’est un grand moment où se mêlent épuisement, fierté et doute.

 

  

En conclusion :

  

Sur mes 3 tentatives à cet examen probatoire (on ne peut se présenter que 2 fois par an), j’ai pu trouver toutes les balises sans erreur. Super ! Mais pour les 2 1ères, un dépassement de 2min31 puis 1min38 du temps imparti m’auront valu une élimination. Orage diluvien pour le 3ième essai…

En 2022, seuls 21% ont été admis à l’issue de l’épreuve pratique et du QCM.

Alors à votre prochaine rando accompagnée, vous pourrez regarder celui qui vous parle des petites fleurs à la fois comme une encyclopédie ambulante et un comme un vrai bouquetin.

 

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