L’Eurovélo 6, le classique du trek à vélo


L’Eurovélo 6 est probablement l’itinéraire de rando vélo le plus apprécié des cyclo-randonneurs. De l’Altantique à la Mer Noire, il traverse l’Europe en longeant les principaux fleuves : Loire, Rhin, Danube, mais aussi la Saône, le Doubs ou encore le lac de Constance. C’est à la fois une itinérance vélo nature et culturelle, à travers 10 pays européens, de la France à la Bulgarie.

Sophie de RayonRando, adepte du cyclo-tourisme, a parcouru une bonne partie de cet itinéraire vélo, de Saint Nazaire à Ulm en Allemagne. Dans cet entretien, elle nous révèle ce qu’il faut savoir pour entreprendre cette belle cyclo-randonnée.

 

RayonRando : « Pourquoi avoir choisi l’Eurovélo 6 ? »

Sophie : « C’est un cumul d’éléments qui nous a motivés :

  • Le parcours est aménagé et entièrement balisé, le plus souvent sur des voies dédiées. C’est simple à organiser et parfaitement adapté au cyclotourisme.
  • C’est un parcours relativement plat car il suit les fleuves, cours d’eau et canaux. C’est donc assez facile en vélo de randonnée.
  • Il y a un but, un peu comme le chemin de St Jacques. C’est un beau défi.
  • Enfin, c’est magnifique, avec à la fois de superbes paysages et un patrimoine culturel exceptionnel. Il y a aussi plaisir de parcourir plusieurs pays aux cultures différentes. »

 

RayonRando : « Comment avez-vous organisé votre parcours ? »

Sophie : « Nous avons fait le parcours en plusieurs fois. Sur la première partie de la Loire à vélo, de Saint Nazaire à Tours, nous avons profité de week-ends prolongés, très facile à organiser car depuis 2018, un train spécial vélo est mis en circulation sur cet itinéraire.

Ensuite, nous avons réalisé 2 circuits de 10-12 j pour joindre Tours à Dijon, puis Dijon à Ulm. A chaque fois, nous repartions de notre point d’arrivée précédent.
Le circuit lui-même est facile à repérer. Il existe des livres, mais on préférait faire notre parcours sur des sites comme Openrunner. »

 

 

RayonRando : « Comment avez-vous préparé les étapes du parcours ? »

Sophie : « Nous n’avons pas planifié les étapes précisément.

Nous avons toujours dormi en camping. Nous avons simplement pris soin de repérer les campings à l’avance. On ne réservait jamais avant de partir, mais chaque jour, le midi, on réservait le camping pour le soir en fonction de notre progression. De cette façon, on était sûrs de ne pas tomber sur un camping complet en fin de journée. (chose plutôt rare sur cet itinéraire…)

Nous avons aussi repéré à l’avance les sites que l’on souhaitait visiter à proximité du parcours. Selon ce programme, nos trajets pouvaient varier de 50 à 100 km par jour. Il nous arrivait aussi de faire un crochet par un parcours secondaire pour profiter d’un site à visite ou d’un paysage remarquable. »

 

RayonRando : « Quels ont été pour toi les plus beaux parcours de l’Eurovélo 6 ? »

Sophie : « Difficile à dire, tellement c’est beau. Il y a bien sûr la Loire à Vélo avec ses paysages, ses vignes et son patrimoine phénoménal. On a retrouvé les vignes et le patrimoine en Bourgogne. Le Doubs offre des paysages magnifiques. En Suisse et en Allemagne, ce sont les paysages surtout qui nous ont plu, mais avec également de superbes villages. Bref, on a vu de belles choses partout. » 

    

 

RayonRando : « Comment se sont passé les rencontres et relations avec les autres cyclistes ? »

Sophie : « Les relations avec les nombreux cyclistes rencontrés sont très simples. On passe des soirées ensemble dans les campings, on se dépanne et on échange sur les « bons plans » et sur les itinéraires  vélos parcourus. C’est très convivial. »

 

RayonRando : « Et avec les habitants ? »

Sophie : « Avec les habitants, on a été bien accueillis et plusieurs fois dépannés par les gens du coin lors de pépins. C’est particulièrement facile en Suisse et en Allemagne, où le vélo est roi. En Allemagne, les gens laissent couramment des fruits et légumes devant leur maison. On peut se servir et laisser une pièce. A noter qu’en Suisse et en Allemagne, la machine à CB est souvent « en panne » ; il faut donc anticiper et avoir du liquide sur soi. »

 

 

RayonRando : « Quelles difficultés avez-vous rencontré sur le parcours ? logistique, transport, mécanique, climat, relations »

Sophie : « Côté parcours, c’est assez plat. Les seuls reliefs un peu éprouvants sont en Bourgogne et une portion entre le lac de Constance et le Danube. Le chemin est souvent sur des pistes cyclables ou sur des petites routes à faible circulation en France. En Suisse et en Allemagne, on est toujours sur des parcours hors circulation et souvent avec la priorité au vélo. Le parcours est partout bien balisé et on croise tout le temps du monde.

Côté mécanique, nous n’avons eu que les petits pépins habituels : crevaisons (et un pneu éclaté) ; rayons cassés (on a appris à ajuster l’alignement en utilisant une carte bancaire comme repère), problème de frein et maillon de chaîne cassé. Il faut donc avoir un kit de réparation classique. On trouve assez facilement un réparateur sur le parcours, sans compter les autres cyclistes ou les habitants qui nous dépannent volontiers.

Nous n’avons jamais été en danger, ni ne nous sommes sentis menacés. »

 

RayonRando : « Et côté logistique, est-ce simple ? »

Sophie : « On trouve des campings sur tout le parcours. Sur la portion de la Loire à Vélo, il y a des aménagements spécifiques, style « campétoile » en camping qui permettent de loger cyclistes et vélos. (Il est recommandé dans ce cas là de réserver à l’avance)

Côté ravitaillement, il y a ce qu’il faut partout également, magasins alimentaire et restaurants. Il faut simplement anticiper les commerces souvent fermés le lundi et les jours fériés non connus en France. En Suisse, le coût de la vie est beaucoup plus élevé. Sur cette partie il est préférable de passer en Allemagne en traversant le Danube pour s’alimenter comme pour camper.

La plus grosse difficulté est finalement la logistique du retour. Sur la Loire à Vélo, c’est simple. Jusqu’à Tours, on est sûr de pouvoir prendre le train avec son vélo. Au-delà, en France, on trouve en général des TER, avec des places plus limitées pour les vélos, là il est préférable de réserver (surtout l’été) et d’avoir un équipement de randonnée compact. Par contre, revenir depuis la Suisse et l’Allemagne est beaucoup plus galère. On ne peut souvent pas prendre le train avec les vélos. Les cars, types Ouibus, ne garantissent pas non plus que le vélo pourra être pris en charge à chaque correspondance. Sur notre dernier parcours, il nous a fallu 9 changements et 36 h pour revenir avec nos vélos depuis ULM. C’est clairement une difficulté qui nous freine pour aller plus loin.

Pour la suite, on s’interroge pour utiliser le réseau Warmshowers pour réexpédier nos vélos. On enverrait des caisses à vélo vides à notre destination finale et on réexpédierait ainsi nos vélos par transporteur. A tester… »

 

RayonRando : «Après l’Eurovélo 6, quelles sont tes prochaines cyclo-randonnées ? »

Sophie : « Nous changeons de parcours cette année. Nous partirons du Mont Saint Michel vers Paris puis Londres. Des territoires que nous n’avons pas encore exploré à vélo. »

Laissez un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *