Stéphane Héloir : le retour ! Partie 1 – le sourire des gens


Vous vous souvenez de Stéphane Héloir ? Ce grand gaillard un peu fou (à moins que ce ne soit un grand sage) a décidé un beau jour de traverser une partie de la planète en courant, sans aucune assistance, et avec pour seul bagage un sac à dos de 6 kg (du matos RayonRando).  Non, non, n’y voyez pas un défi sportif ; son objectif : faire des rencontres ! A l’arrivée, c’est près de 10000 km parcourus de Saint Nazaire au Népal pendant 1 an, et des rencontres innombrables !

Vous pouvez lire les premiers articles que nous lui avons consacrés, avant et pendant son voyage. Nous avons voulu reparler avec lui de son expérience, quelques mois après son retour.  Un entretien en 2 parties.

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RayonRando : « Stéphane, tu as connu une aventure longue et inédite pour toi : as-tu vécu l’expérience à quoi tu t’attendais à ton départ ?

Stéphane : Déjà,  je ne savais pas où j’allais, ni si j’allais aller jusqu’au bout. J’avais mis la barre très haut : St Nazaire le Tibet au départ puis finalement St Nazaire le Népal à l’arrivée. Avec des rencontres merveilleuses c’était le but du voyage et j’ai été pleinement heureux au-delà de mes espérances. Car j’ai été accueilli dans tous les pays que j’ai parcourus avec toujours la même chaleur.

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RR : « Quels que soient les pays ? »

S : « Absolument ! On me pose souvent la question. Après 13 pays traversés, j’ai constaté que tous les peuples sont accueillants partout.

On part avec des à-priori : on m’avait dit : « tu vas te faire dépouiller en Albanie », « égorger en Iran », « enlever en Inde »…

Et finalement, dans tous  les pays que j’ai traversés,  j’ai été accueilli ; et on retrouve partout  le même sourire au bord des lèvres et au bord des routes, et la même gentillesse. Et ça fait chaud au cœur.

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Il faut laisser de côté les a-priori vis-à-vis des autres et aller à leur rencontre.  Pour prendre l’exemple de l’Iran, en entrant dans le pays, par réflexe,  j’avais rangé mon passeport à portée de la main, en me disant que j’allais être beaucoup contrôlé… Mais finalement pas plus qu’ailleurs : on m’a demandé mes papiers une seule fois. En Iran, j’ai été accueilli à bras ouverts avec une gentillesse extrême et le sourire. »

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« On part avec des à-priori (…), et finalement on retrouve partout le même sourire et la même gentillesse. »

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RR : « Comment expliques-tu un accueil aussi bon et toujours bon ? Est-ce lié à la façon dont tu voyages ? »

S : « Oui, je pense. Déjà, courir, dans beaucoup de pays (à partir de la Croatie), c’est totalement insolite et ça suscite la curiosité. Les gens instantanément vous arrêtent et vous questionnent : d’où je viens, où je vais, comment je fais, où je dors?

Et puis, le fait d’aller lentement,  d’être sur le bord des routes : c’est par définition un lieu de rencontre, des gens qui travaillent, qui se promènent, qui vont à l’école…

Et puis, ces pays n’ont pas la retenue que nous avons. C’est immédiatement le sourire, la main tendue et les questions qui pleuvent. En France et en Italie, on est plus réservé. Au-delà, on t’appelle dans la rue ; on te fait un grand signe pour que tu viennes rejoindre des gens à une terrasse de café. Et tout de suite, on t’offre à boire et à manger. Les champions de l’accueil ce sont quand même les Turcs. J’y ai passé 2 mois, 2000 km, et j’ai très peu dormi dans une auberge. On m’offrait tout de suite : « Tchai », plateau de dattes, figues, on voulait laver mon linge, « où est ce que tu dors ? Viens à la maison ».

L’Inde c’était un peu différent : on est accueilli chez les gens sans problème pour manger mais ce n’est pas la tradition d’héberger les gens (heureusement, il y a de petits lodges pas chers). C’est un peu pareil au Népal. »

RR : « Une chose m’intrigue : comment est-ce que tu communiquais ? Beaucoup de gens ne parlent pas anglais sur ton parcours? »

S : « Avant de partir, j’ai pris quelques cours d’anglais, qui m’ont servis en Inde. Mais en effet, beaucoup de pays ne parlent pas anglais.

Mais finalement, il n’y a pas besoin de dire grand-chose pour se faire comprendre. Je disais en anglais d’où je venais, et ce que je faisais. Et puis, je montrais mes cartes ; on m’expliquait où passer. Et puis, on s’aperçoit qu’avec le regard et le geste on réussit à se faire comprendre.

Pour les questions pratiques, j’avais aussi un imagier bien fait : il suffit de montrer l’image. »

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Belle aventure, mais ça se gère comment au quotidien ? 

On en parle dans la deuxième partie de cet entretien.

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