14 000 km en courant, avec pour seul bagage un sac à dos de 6 kg !
Bien qu’impressionnant, il ne s’agit pas pour Stéphane Héloir d’un défi sportif mais bien d’une aventure humaine à la rencontre des autres. Nous vous révélons les coulisses de cette aventure.
Qui est donc Stéphane Héloir ? Un homme ordinaire, cuisinier dans un centre pour handicapés physique près de St Nazaire ? Un sportif de haut niveau, vainqueur du 100 km de Paris ? Un aventurier fou qui veut ralier St Nazaire à Lhassa en courant ? Un peu des trois sans doute, mais c’est surtout un homme chaleureux qui a décidé de réaliser son rêve en partant à la rencontre des autres.
Dans la première partie de cet entretien, nous vous en apprenons plus sur cet homme simple et hors norme et sur son projet. Dans une deuxième partie, nous évoquerons les coulisses de sa préparation : équipement, préparation physique, alimentation, santé.
RayonRando : « Stéphane, à 50 ans, tu te lances dans une aventure exceptionnelle, quelles sont tes motivations ? »
Stéphane : « J’ai toujours été passionné par les récits de voyages, et depuis longtemps, je suis les aventures de Jamel Balhi qui a tout quitté à 25 ans et parcourt le monde à pied à la rencontre des gens avec son petit sac à dos. Aujourd’hui, je suis les pas de Jamel Balhi, que j’ai rencontré plusieurs fois et qui m’a aidé dans ma préparation. J’ai décidé de le faire maintenant, quand tous les feux sont au vert, condition physique, envie, pour ne pas le regretter dans 10 ans. »
RR : « Et pourquoi, le faire en courant plutôt que par un autre mode de déplacement ? »
S : « Je suis d’une famille de sportif et j’ai une longue expérience de la course à pied. Je fais toujours un parallèle entre l’amour des voyages et l’amour de la course à pied. L’idée de faire ce périple en courant est donc venue naturellement. Mais au-delà du défi sportif, ma motivation est surtout une ouverture sur le monde et un désir de rencontre. »
RR : « Ca fait un moment que tu cours. Peux-tu nous en dire plus sur ton expérience de sportif ? »
S : « Lorsque le marathon s’est développé dans les années 80, cela a été une révélation pour moi. Je fais des marathons depuis maintenant 25 ans (ndlr : environ 35 marathons au compteur, le plus souvent entre 2h43 et 2h50 !) et depuis 4 ans, je suis passé sur l’ultra-long. Ca me « trottait » dans la tête depuis un moment. J’ai gagné le 100 km de Paris en 2010 et en 2008 en vétéran (en 8h18). »
RR : « Quel sera ton parcours jusqu’à Lhassa ? »
S : « Je vais traverser 15 pays : France, Italie, Slovénie, Croatie, Monténégro, Serbie, Albanie, Macédoine, Bulgarie, Grèce, Turquie, Iran, Pakistan, Inde et Tibet. Je pars avec dans mon sac une carte par jour de St Nazaire jusqu’en Turquie. Je n’emprunterai que des routes secondaires. Au-delà de la Turquie, je n’ai pas de carte, ce sera au jour le jour. »
RR : « Peux-tu nous décrire une étape type ? »
S : « L’idée est de courir plutôt le matin et consacrer l’après-midi à prendre des contacts, échanger, discuter et trouver un endroit où dormir, et le soir passer un bon moment avec mes hôtes, partager un repas, laver les affaires et récupérer… En France, ce sera un peu différent car j’ai 28 étapes dont 25 avec un accueil déjà planifié par des clubs de courses à pied, donc les étapes se feront plutôt l’après midi. Cette première phase me servira de test physique avec des étapes de 28 à 42 km. »
RR : « Et dans les autres pays, c’est l’inconnu ? »
S : « Oui, ce sera le saut vers l’inconnu. Ce sera : arriver dans un village et trouver des contacts pour le repos du soir. J’ai rendez vous fin septembre à Istanbul avec des amis, puis il y aura l’Iran et le Pakistan qui sont des routes de passage et qui ont une grande tradition d’accueil, donc je ne suis pas inquiet. »
RR : « Quel est le timing ? »
S : « Le départ a lieu le 4 juin de St Nazaire ; l’arrivée à Lhassa est prévue vers Octobre-Novembre 2012. »
A SUIVRE dans la deuxième partie de cet entretien : tout sur la préparation de cette aventure (équipement, préparation physique, santé, etc…).