Comment choisir sa lampe frontale ?

Le choix de sa lampe frontale n’est pas toujours évident, car il faut identifier les performances réellement « utiles » et les rapprocher de vos besoins.

Ces besoins peuvent être très différents pour chaque activité :

  • Comme lampe frontale de secours, « au cas où… »
  • Au bivouac, pour éclairer uniquement autour de soi.
  • En randonnée pour une marche d’approche ponctuelle entre 4h30 et 6 h du matin, ou bien pour randonner une bonne partie de la nuit.
  • En course à pied pour faire sa sortie d’1 heure sur route ou pour passer toute la nuit sur un sentier de montagne en trail.
  • En VTT sur une sortie nocturne ou une compétition.
  • Comme souvent, il faut trouver le bon compromis en combinant différents paramètres :

De quelle puissance ai-je besoin pour ma lampe frontale ?

Vous vous demandez comment trouver une lampe frontale qui éclaire « bien » ? Le « bien » étant un peu vague, on a tendance à chercher une valeur chiffrée : c’est le lumen.

Alors, combien de lumens doit avoir une lampe frontale ? N’allons pas trop vite.

Le lumen une valeur de référence, à relativiser.

Presque toutes les lampes frontales indiquent le nombre de lumens (lm) pour indiquer leur puissance d’éclairage. Il s’agit en fait de la puissance lumineuse calculée par le flux lumineux reçu sur une surface de 1 m2 située à 1 m de la source lumineuse. C’est donc sur le principe un indicateur qui permet de comparer les lampes entre elles.

Il faut cependant relativiser cette information sur 2 aspects :

  • En magasin, attention à l’affichage des lumens sur la façade de la boite : c’est en général la puissance maximale qui est indiquée. On peut ainsi lire 1000 lumens sur la boite, mais cela correspond au mode maximum : actif pendant 30 secondes... Le mode médium, qui tient 6 h, est quant à lui de 150 lm…
  •      Le lumen exprime la puissance lumineuse à la sortie de la lampe, mais pas la puissance d’éclairement de la surface éclairée (qui serait plutôt exprimée en lux). Le niveau d’éclairement peut varier selon la qualité des lentilles, des réflecteurs et des leds,. Ce que vous ne pourrez pas évaluer facilement. La largeur du faisceau jouera également

Mais alors, me direz-vous 350 lumens, c’est bien pour une frontale ?

Pour savoir ce qui vous convient, je vous conseille de procéder ainsi :

  • Ne regardez pas les modes « max », « turbo » ou « boost » qui éclairent fort très peu de temps. Regardez les modes « moyen » qui offrent un équilibre entre puissance lumineuse et autonomie. Regardez la puissance du mode « bas » qui peut être suffisant pour l’usage au bivouac (10-15 lumens). Enfin, certains modes plus puissants peuvent offrir une autonomie suffisante.
  • Si vous avez besoin d’un éclairage de qualité, privilégiez les marques spécialisées (Petzl, Nebo, Black Diamond, Led Lenser…) plutôt que les marques généralistes et premiers prix.
  • Si vous avez l’information regardez la largeur du faisceau. Un faisceau large donne une vision périphérique au détriment de l’éclairement, là ou un faisceau concentré vous donnera une vision plus nette mais plus étroite. Certaines lampes, peuvent passer d’un faisceau large à concentré, voire cumuler les 2.

Voici enfin quelques valeurs chiffrées selon votre usage :

  • Au bivouac,  avec 10 lumens, on éclaire bien le sol autour de soi quand on est dehors. Avec 5 lumens, on éclaire correctement dans la tente ou ce qu'on a dans la main mais c'est un peu juste à l'extérieur. Avec un peu plus de puissance, c'est confortable, mais attention à ne pas éclairer les autres en plein visage.
  • Pour marcher, avec 100 lumens, on voit déjà bien. Une puissance un peu plus forte (ou un mode haut) peut être utile si on cherche son chemin.
  • Pour courir, c’est plutôt 150 lumens, mais 100 lm peuvent suffire sur une belle route. Pour le trail, un mode 150 lm longue durée est bien, si on dispose également un mode haut de 350 lm ou plus pour les passages délicats ou le mauvais temps. Un faisceau assez large est intéressant en trail ou un double faisceau large et concentré.
  • En VTT, il faut plus de puissance pour bien voir le relief du terrain. Mais cela dépend de la pratique (rando, compétition, seul ou en groupe).

La plupart des lampes ont une lumière blanche (froide). C’est ce qui permet de mieux voir les détails. Les lumières chaudes sont agréables mais moins nettes.

Quelle autonomie pour votre lampe frontale ?

Le choix de la puissance est indissociable de l’autonomie associée.

Regardez l’autonomie en heures sur les modes vraiment utiles pour vous (médium, médium et bas, voire médium, bas et haut). Une autonomie un peu courte peut se compenser en prenant un jeu de pile ou une batterie supplémentaire. C’est de toute façon une sage précaution pour votre sécurité.

Le type d’alimentation a son importance : certaines lampes sont à piles, d’autres à batterie. Mais, il existe des lampes frontales qui permettent à la fois d’y mettre une batterie ou des piles. Ainsi, vous pouvez emporter un jeu de pile en complément de la batterie. La batterie est intéressante si vous avez prévu de partir avec une batterie nomade (powerbank) ou si vous pouvez recharger régulièrement.

Côté sécurité :

  • Outre le deuxième jeu de pile, il est intéressant d’avoir un mode bas avec une longue autonomie (15 ou 20 heures par exemple).
  • Certaines lampes basculent sur un niveau minimum de sécurité quand la batterie est faible.
  • Il y a, plus rarement, un indicateur de charge.

Poids, encombrement et stabilité :

Pour un trek en autonomie, le poids et l’encombrement ont leur importance. Il est utile de ne pas surestimer la puissance nécessaire de façon à optimiser le poids.

En course, trail ou vtt, le poids a son importance mais ce qui compte avant tout c’est la stabilité, pour que la lampe ne bouge pas sous les impacts et se fasse oublier.

Certaines lampes frontales ont un boitier batterie déporté à l’arrière de la tête, ce qui permet une bonne stabilité. Certaines lampes puissantes, plus lourdes, ont un bandeau de tour de tête complété par un bandeau par-dessus la tête, ce qui donne une très bonne stabilité.

Les modes d’éclairage et la facilité de manipulation :

Les lampes frontales ont souvent un seul bouton pour activer toutes les fonctions. C’est en général simple (un appui pour changer de mode). Mais, quand il y a beaucoup de modes, il n’est pas toujours évident de passer d’un mode à l’autre. Parfois, il faut appuyer plusieurs fois rapidement, d’autre fois, il faut garder un appui prolongé. D’autres lampes combinent l’utilisation d’une pression simple et d’une pression multiple.

Dans ces cas, on s’y perd au début. C’est une question d’habitude. Il vaut mieux réviser avant de partir quand on ressort la lampe qu’on n’a pas utilisé depuis longtemps. Il est utile de conserver le mode d’emploi qu’on a tendance à jeter parce qu’il n’y a qu’un seul bouton.

2 fonctions d’éclairage sont parfois très pratiques :

  • La lampe qui se rallume dans le dernier mode utilisé (faible ou fort, rouge ou blanc).
  • La possibilité d’allumer directement en rouge.

Les fonctionnalités secondaires :

Pas toujours présentes, ces fonctionnalités ne sont pas systématiquement utiles (gare aux fonctions « marketing »). Mais, elles peuvent être un critère de choix lorsqu’elles utiles pour vous :

  • La résistance à l’eau :

Ce n’est pas utile qu’en spéléologie : en canoé, en bateau, ou en Ecosse, il peut être intéressant d’avoir une lampe qui résistera à la pluie et à l’eau. Elles affichent un indice IP de résistance à l’eau assez élevé : IPX6, IPX7 et plus rarement IPX8. Les indices IPX4 conviennent pour un usage ordinaire (petite pluie, éclaboussure).

  • La lumière rouge :

A quoi sert la lumière rouge sur une lampe frontale ? Cette fonction a deux intérêts : sous la tente, éclairer sans gêner le voisin qui dort ; à l’extérieur, éclairer le sol ou une carte par exemple sans s’éblouir soit même. Cela permet à l’œil de conserver sa vision « nocturne » (pupilles dilatées) sans avoir à réaccoutumer sa vision une fois la lampe éteinte.