Si vous pratiquez la cyclo randonnée aux beaux jours, ou le vélotaf toute l’année, vous ne vous laissez pas arrêter par la pluie.

Mais se protéger de la pluie à vélo, c’est affronter des contraintes difficiles à concilier :

  • La pression de la pluie est plus forte sur les vêtements du cycliste que sur celui du randonneur. L’humidité traverse donc plus vite.
  • Mais si on prend un vêtement « étanche » ou épais, c’est la transpiration qui ne sort plus. En randonnée, c’est désagréable. Quand on se rend au travail, c’est vraiment pénible d’être moite et « odorant » à l’arrivée.
  • La sensation de froid sera également accentuée par l’effet de l’humidité et du courant d’air. Elle nécessite des couches isolantes à la mauvaise saison. Il faut gérer la transpiration qui condense du fait du choc thermique entre le cycliste et l’air ambiant.
  • Les mains et les pieds sont particulièrement exposées. Et cela peut être douloureux.
  • Mais il faut protéger les mains tout en gardant une bonne dextérité.
  • Il faut aussi protéger la tête sans que cela gêne le port du casque et tout en conservant une bonne vision notamment lorsqu’on tourne la tête
  • Enfin, il faut se protéger de la pluie mais aussi rester bien visible pour les autres.

De la tête aux pieds, RayonRando passe en revue les différentes façons de se protéger de la pluie à vélo.
Outre notre connaissance du matériel, nous avons fait appel à l’expérience de 2 vélotafeurs intensifs qui roulent hiver comme été : Jeff fait un trajet quotidien de 25 km aller en vélo de route en campagne et ville, Fabien sur un vélo de randonnée fait un trajet de 5 km aller en ville. Ils ont à la fois l’endurance et l’expérience du sujet.

Un équipement différent selon distance, intensité et saison :

Avant d’entrer dans le détail, ayez à l’esprit que votre équipement pourra être sensiblement différent selon la distance, l’intensité de l’effort et la saison :

  • Courte distance à vélo (4-5 km) et/ou parcours en vélo électrique : jusqu’à une quinzaine de minutes, et si vous ne forcez pas trop, vous transpirerez peu et vous n’aurez pas le temps de vous réchauffer non plus en hiver. Vous pouvez donc vous couvrir avec des habits plus protecteurs, même s’ils sont peu respirants, notamment l’hiver.
  • Longue distance et effort musculaire : vous aurez le temps de vous réchauffer l’hiver et de transpirer en toute saison ; vous aurez également besoin d’une parfaite aisance de mouvement pour les jambes. Il faudra des vêtements respirants et qui n’entravent pas les jambes.
  • Saison : en automne/hiver, il faut un équipement qui protège à la fois de la pluie et du froid, là où des vêtements légers seront appréciés en été.

Protéger le visage et la tête

Comment protéger son visage de la pluie en faisant du vélo ? La pluie ne fait pas que mouiller : elle réduit la visibilité.
La première option est d’utiliser la capuche de sa veste de pluie. Mais l’utilisation d’une capuche à vélo peut gêner la vision latérale, notamment lorsqu’on tourne la tête, la capuche ne suivant pas bien le mouvement. Il faut donc :

  • Une capuche assez grande pour couvrir le casque. Mais une grande capuche peut générer de la prise au vent.
  • La capuche doit donc pouvoir se serrer pour couvrir la tête sans couvrir le visage. Préférez les capuches qui ont un réglage de profondeur sur l’arrière, ce qui permet de les ajuster parfaitement.

Faute de capuche ou en complément, plusieurs solutions existent :

  • Casque : optez pour un casque avec une visière pour protéger votre visage.
  • Casquette : la visière de la casquette protégera vos yeux. Il existe des casquettes imperméables, bien pratiques à vélo. Encore faut-il qu’elle soient compatible avec la forme du casque.
  • Un couvre-casque imperméable préservera votre tête mais pas votre vision.
  • Les lunettes de cyclisme protègent vos yeux de la pluie mais peuvent réduire votre vision si elles ne sont pas protégées par une visière.
  • Un bonnet fin sous le casque protège un temps de la pluie et ajoute une couche de chaleur.

Protéger le haut du corps : veste ou cape de pluie ?

Si vous roulez en vélo de route, cadre fermé et position inclinée, vous utiliserez nécessairement une veste près du corps. La cape de pluie n’est pas adaptée.
Si vous utilisez un vélo de ville, un vélo de randonnée et plus génériquement un vélo à cadre ouvert, semi-ouvert et à guidon flat bar, vous roulez en position assise : dans ce cas, vous avez le choix entre l’utilisation d’une cape de pluie ou d’une veste de pluie.

Cape de pluie à vélo :

Avantages :

  • Ventilation optimale. Les capes permettent une excellente circulation de l'air, réduisant l'accumulation de transpiration.
  • Couverture étendue et protection efficace. Elles couvrent non seulement le cycliste, mais aussi une partie du vélo, gardant le haut du corps et les jambes relativement secs. Elles sont généralement parfaitement imperméables. Vous ne prendrez pas l’eau.
  • Facilité d'enfilage. Rapides à enfiler et à enlever, pratiques pour les averses soudaines. Elles permettent de se passer de l’enfilage d’un pantalon, si vous acceptez d’avoir le bas des jambes mouillés. Elle permet de garder son manteau de ville en dessous sans gêne.

Inconvénients :

  • Prise au vent. Par temps venteux, les capes peuvent être difficiles à contrôler et devenir gênantes. Elles sont donc plus adaptées à un parcours abrité et urbain qu’à un parcours exposé au vent et sur routes de campagne.
  • Vision latérale. Comme évoqué plus haut, la capuche est parfois gênante si pas parfaitement ajustée, notamment quand on tourne la tête. Il faut parfois s’en passer et se protéger la tête.
  • Le look ?  Moi, je trouve que ça vous va bien, mais bon, à vous de voir…

Veste de pluie à vélo :

Avantages :

  • Elles sont à la fois imperméables et respirantes et offrent un bon équilibre entre protection contre l'eau et évacuation de la transpiration.
  • Ajustement près du corps, minimisant la prise au vent.
  • Polyvalentes, elles servent aussi de coupe-vent et peuvent s’utiliser à pied, toute la journée, une fois descendu du vélo. Le manteau d’hiver, imperméable, respirant et isolé, servira également toute la journée. A la mi-saison, une veste plus légère peut s’enfiler par-dessus un blouson.

Inconvénients :

  • L’imperméabilité de la membrane a ses limites. Sous une pluie durable ou battante, l’eau finit par traverser.
  • Moins de circulation d'air. Comparées aux capes, elles offrent moins de ventilation, ce qui peut être inconfortable selon l’intensité de l’effort et les conditions atmosphériques. La transpiration abondante peut finir par condenser.

Comment protéger ses mains de la pluie à vélo ?

Très exposées, les mains sont les premières à souffrir quand la pluie se combine au froid.

Gants pour rouler à vélo :

A vélo, la contrainte est de conserver une bonne dextérité pour freiner, changer les vitesses ou manœuvrer. Les gros gants, type gants de ski, les seuls vraiment très chauds, sont souvent trop épais pour manipuler le vélo et actionner freins et vitesses et ils ne sont généralement pas imperméables. Les gants cuir doublés apportent une bonne protection thermique mais s’imprègnent d’eau sous la pluie.

Il est souvent préférable d’utiliser des gants plus fins et collants, moins chauds, permettant réellement d’utiliser ses doigts :

  • Des gants en matières softshell ou néoprene sont intéressant pour leur protection thermique aussi bien que pour leur effet coupe-vent. Leur protection thermique n’est pas infinie et sera limitée sous la pluie.
  • Il peut être intéressants de doubler ces gants par des sous-gants en soie ou des sous-gants réfléchissant les infra-rouges du corps. Attention toutefois, si cette double couche vous comprime les doigts, le sang circulera moins bien et vous aurez froid…
  • Il existe également des gants imperméables qui vous apporteront la protection contre la pluie et le vent ainsi qu’une protection thermique. 

Les manchons de vélo :

Les manchons de vélos, fixé sur le guidon, offrent une protection étendue jusqu’aux poignets et avant-bras. Ils protègent de la pluie mais sont également rembourrés, donc plutôt réservés à une utilisation automne/hiver. Ils peuvent s’utiliser seuls ou associés à des gants fins.
Ils ont l’inconvénient d’être relativement encombrants et de limiter la dextérité, notamment en cas d’urgence, la main étant engoncée dans le manchon.

Pantalon de pluie

Indispensables si vous utilisez une veste de pluie, les pantalons de pluie sont également utiles mais optionnels avec une cape de pluie.
Il faut prendre ceux qui disposent d’une membrane imperméable et respirante et pas les pantalons basiques, simplement imperméables, qui vont condenser rapidement.

La facilité d’habillage /déshabillage doit être prise en compte :

  • Si vous vous changez à l’abri, un pantalon élastiqué ou avec un zip-court peut suffire.
  • Si vous vous changez dehors, en urgence, un pantalon entièrement dézippable évite d’avoir à enlever ses chaussures. On peut également utiliser un pantalon avec un quart de zip en gardant ses chaussures, si elles ne sont pas trop volumineuses. Mais, si vos chaussures sont mouillées ou crottées, vous risquez, en l’enfilant, de salir le pantalon de pluie, qui va salir vos vêtements.
    Certains pantalons de pluie possèdent des velcros de serrage sur le bas de jambes : très pratiques, ils évitent que le pantalon de frotte ou ne se prenne dans la chaine.
    Des pantalons avec des bandes réfléchissantes peuvent également améliorer votre visibilité par temps de pluie.

Comment protéger ses pieds de la pluie à vélo ?

Avec les mains, les pieds sont les parties les plus exposées. Rapidement trempés, ils sont difficiles à réchauffer si vous roulez par temps froid ou frais. 
Quelles chaussures porter pour faire du vélo sous la pluie ?
Vous pouvez opter pour des chaussures imperméables et respirantes. Plus encore que pour les vestes, cette imperméabilité n’est pas sans limite. Il existe des chaussures avec guêtres intégrées. Mais vous serez peut-être contraint d’utiliser vos chaussures de ville. Il est intéressant en tout cas de compléter cette protection par :

  • Des sur-chaussures imperméables de vélo qui enveloppent le pied et la cheville. Elles protègent des projections et infiltrations d’eau mais aussi du vent.
  • Des chaussettes imperméables qui sont bien efficaces pour prolonger la protection contre l’eau et le froid.

En conclusion

Se protéger de la pluie a vélo est donc assez facile pour le corps, en utilisant les vêtements adaptés. C’est un peu plus délicat pour la tête, pour une question de vision, et les mains et les pieds, pour des raisons de dextérité et de sensibilité.
Pour trouver les bons compromis :

  • en usage quotidien domicile travail, l’aspect pratique et rapide est important car vous avez des contraintes de timing. En vélo électrique ou sur un trajet court où vous ne forcez pas trop, il n’y a pas la contrainte de la transpiration à gérer : des vêtements moins techniques peuvent suffire.
  • en sortie longue ou en randonnée vélo, il faut un équipement qui résiste longtemps, car vous pouvez être exposé durablement, sans abri. Par ailleurs, vous allez chauffer et transpirer dès que l’effort physique se prolonge, ce qui nécessite des vêtements vraiment respirants. 

Enfin, outre la protection de la pluie, il faut penser aussi à sa sécurité. La pluie augmente la nécessité d’être bien visible. Portez des vêtements avec des éléments réfléchissants pour être vu par les autres usagers de la route. Ayez des lampes avant et arrière en état de marche et utilisez des lumières clignotantes pour attirer davantage l'attention.

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